Sataf, Ein Kerem

Pas de voiture tant qu'elle n'est pas réparée, donc pas de grande expédition ce week-end. Un paragraphe de mon guide attire mon attention : il évoque une promenade sympa dans les collines à l'ouest de Jerusalem. Sans vraiment réfléchir je sors, je demande à taxi de m'y conduire (160 NIS soit 30 euros : je me suis fait un peu avoir) et me voilà au milieu de nulle part, dans la forêt. Les propos du conducteur de taxi sont moyennement rassurants : il a l'air de dire que comme c'est vendredi, ça sera plus difficile pour trouver un moyen de transport pour rentrer. Il peut rester m'attendre, éventuellement. Non, j'aviserais : je peux toujours faire du stop, ou au pire revenir à pied. Pas forcément l'idéal de faire la dizaine de km à pied, mais au moins c'est faisable.

Le chemin que je prends me mène dans la réserve naturelle de Sataf, du nom d'un ancien village arabe, évacué en 1948. En montant, je me retrouve dans les ruines du villages. Des bus entiers d'enfants palestiniens venus commémorer la Nakhba (la Catastrophe) : l'exode des palestiniens durant la première guerre israélo-arabe, déclenchée au lendemain de la proclamation de l'indépendance de l'État d'Israël.

Deux sources coulaient dans le village de Sataf et continuent de couler. Des piscines recueillent l'eau qui provient de longs tunnels dans lesquels on peut s'aventurer. Quelques jeunes se baignent dans les piscines malgré l'interdiction.

Au loin : l'immense hôpital Hadassah - Ein Kerem

Je prends un petit chemin qui continue au delà des ruines jusqu'à un parking. Un type m'emmène en voiture un peu plus loin : je pensais rentrer déjà à Jerusalem, de peur de ne plus pouvoir ensuite, mais il me dépose à un croisement (Jerusalem à gauche, Hadassah à droite, lui allant à Hadassah), où je suis attiré par un chemin qui m'a l'air joli. Il pourrait mener vers une église aux formes russes qu'on aperçoit dans les hauteurs.

Le chemin me mène en fait vers Ein Kerem, un petit village aux constructions arabes. Lui aussi évacué en 1948, mais pas détruit, comme l'atteste une mosquée désertée. Couvent russe orthodoxe, presque comme un petit village à part, derrière ses murs. Superbe église qui domine la vallée.

C'est ici qu'aurait habité la mère de Saint Jean le Baptiste, d'où un certain nombre d'églises... Village assez calme, malgré une foule de touristes et d'israéliens qui viennent manger ou se promener dans l'un des restaurants in du village (où je prends aussi quelque chose à manger, vers 16h30 : j'ai faim après cette balade). A noter que la randonnée est un loisir extrêmement populaire en Israël.

 

Depuis Ein Kerem, des gens me ramènent aux portes de Jerusalem même et je continue à pied. Beaucoup de gens font de l'auto-stop. Si tôt arrivé chez moi, je m'affale pour regarder Lost In Translation de Sofia Coppola.

Comments

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Tu t'es meme fait completement avoir!