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Stage à Jerusalem
18 août 2008

Derniers jours en Israel

Ça me fait bizarre de me dire que ces six mois si enrichissants sont sur leur fin, et que bientôt déjà je vais devoir reprendre le rythme des cours. Une perspective qui ne me réjouit guère. J'ai l'impression qu'il me reste encore plein de choses à découvrir avant de partir, et je me laisse pourtant prendre par une certaine flemme, l'envie de prendre le temps de quitter ces lieux où j'ai passé tant de temps. Je me lève tard, je vais faire quelques emplettes dans le centre-ville ou dans la vieille ville. J'oublie peu à peu les choses que je prévoyais de faire encore avant de partir : aller au musée de la Diaspora à Tel Aviv (Beit Hatefusot), me rendre à Beitlehem (en prenant un sherut palestinien à la porte de Damas), retourner à Yad Vashem (le musée de la Shoah), visiter la Cité de David à Jérusalem (vestiges datant de l'époque du roi David)... Ce sera pour une prochaine fois. Mardi 19 aout, je suis tout de même allé  au musée des pays de la Bible, qui retrace l'histoire ancienne de la région. Le musée se concentre sur les civilisations mésopotamiennes ; on peut y voir des collections de sceaux, des blocs d'argile marqués d'écritures cunéiformes, des sculptures d'idoles néolithiques, ainsi que de très belles maquettes de Babylone, Suze ou de palais sumériens. Comme le faisait remarquer Louis après y avoir été, sur les frises illustrant l'histoire des différentes civilisations, on peut voir l'indication "commencement du monde" dans la colonne correspondant aux hébreux alors que des évènements se sont déjà produits pour d'autres civilisations... Le lendemain, je suis invité chez Michael Mumcuoglu, un de mes collègues qui travaille aussi sur les cold flows et dont la mère vient d'Algérie. Tous parlent français : ça fait bizarre de se parler français, tout d'un coup ! Immense couscous fait à la manière algérienne ; la soirée est très sympa et se finit assez tard : Michael me ramène à l'Université Hébraïque après.

Jeudi 21 aout : dernière activité de l'été organisée par l'Agence Juive (la plupart des stagiaires s'en vont à la fin de l'été). Le rendez-vous est à l'entrée du Mont Herzl, où sont enterrés un certain nombre de responsables politiques israéliens, à commencer par Théodore Herzl (1860-1904). Un guide nous raconte sa vie : comment ce juif assimilé en est venu à développer l'ideé de la nécessité de l'existence d'un Etat juif, après avoir observé l'Affaire Dreyfus en France, à la fin du XIXième siècle. Sa tombe domine le Mont Herzl ; non loin se trouvent les tombes de Yitzhak Rabin et de Zeev Jabotinsky. Jabotinsky (1880-1940) fut le fondateur du Parti Révisionniste en 1925, le principal parti de la droite nationaliste sioniste. Il s'oppose à la majorité socialiste du mouvement sioniste, qu'il finit par quitter. La fin de sa vie est marquée par un souci croissant pour le sort à venir des juifs d'Europe, en les avertissant du risque de nouveaux pogroms massifs : ce en quoi il voyait juste. Yitzhak Rabin fut le signataire, en tant que premier ministre d'Israël, des accords d'Oslo avec Yasser Arafat, en 1993. Ces accords posent les premières pierres pour la résolution du conflit israélo-palestinien, avec notamment la reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine, dirigée par Yasser Arafat). Ces accords permettent l'année d'après la signature d'un traité de paix avec la Jordanie. Rabin est assassiné en 1995 par un extrémiste juif.

Je dois ensuite passer à la poste : c'est mon dernier jour ouvré en Israël. Je quitte le groupe de l'Agence Juive pour les rejoindre ensuite dans la vieille ville, après un certain nombre de coups de fil à Jonathan Zribi, qui m'indiquait où ils en étaient. On visite le site archéologique au pied du mur du Mont du Temple, près du Mur des Lamentations : il s'agit de vestiges datant de l'époque du deuxième Temple et d'avant. On peut y voir les restes de bains et de Mikvehs qui étaient utilisés par les pèlerins lorsqu'ils se rendaient au Temple. D'immenses blocs de pierres ont été jetées du haut du mur du Temple et ont laissé des traces sur la chaussée en contrebas : lors des époques byzantines et arabes, les pierres du mur furent utilisées à la construction d'autre édifices et on les faisait donc tomber du haut du mur. On se rend ensuite brièvement au Kotel (le Mur des Lamentations) puis à Yemin Moshe. Il s'agit du premier quartier juif construit  en dehors des murs de la vieille ville, en 1891 par le financier anglais Moses Montefiore. Il s'agissait d'une réponse à la surpopulation et à l'insalubrité régnant à l'intérieur des murs. Les belles petites maisons ont vue sur la vieille ville et sont désormais occupées par des habitants assez riches. Aussi bizarre que cela puisse être, je n'y étais jamais allé : comment ai-je pu passer à coté de ce quartier si sympa ? Je suis content de me dire que j'ai encore une foule de choses à découvrir... Dans la soirée, nous allons à un festival où se vendent un tas de choses, le tout dans une atmosphère très "bobo". Après avoir laissé Jonathan Zribi et deux amies à lui au bus, je rejoins Ram, à qui je laisse ce qu'il me reste de nourriture et une partie de ma vaisselle.

Vendredi 22 aout : mon dernier jour en Israël. Je passe la matinée à faire la lessive et le ménage pour ensuite rendre la clé de ma chambre. Comme il est dans le coin avec sa mère et son frère, je rejoins Salomon dans la vieille ville. L'occasion pour moi de m'y balader une dernière fois et de prendre un pot depuis la terrasse du restaurant Papa Andrea, qui domine la ville. J'étais parti de l'Université Hébraïque avec tous mes bagages et je les avais déposé chez Emanuel pour ne pas les laisser dans la voiture tandis que je me promenais. Comme je me rends ensuite chez Léa à Herzliyya pour y déposer la voiture, je dois déposer Salomon à Tel Aviv. Mais  au moment de reprendre mes affaires chez Emanuel, je m'aperçois que la clé de l'appartement n'est plus dans ma poche. Nous retournons à la voiture, où j'étais passé avant de rejoindre Salomon pour y reprendre mon portable, nous retournons à Papa Andrea, à deux reprises. Pas un signe de la clé. Après maintes recherches infructueuses, il faut se rendre à l'évidence : elle a dû tomber de ma poche peu profonde alors que je marchais dans la vieille ville. Il n'y a pas d'espoir de la retrouver parmi toutes ces ruelles : le jour commence à baisser et il y a peu de chance que je retrouve exactement le chemin emprunté. Deux alternatives : appeler un serrurier, mais alors il faudrait carrément changer la serrure, ou bien laisser mes affaires ici et repartir sans elles en France. J'opte finalement pour la seconde solution : au moins, je voyagerais léger. Mes parents ne peuvent s'empêcher d'y voir un acte manqué...

J'arrive dans la soirée à Herzliyya, où je confie ma voiture à Léa. Le lendemain, un taxi me conduit tôt le matin à l'aéroport.

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