Mer Morte

22 mars 2008

Lever assez tôt pour aller chez Emanuel, où doivent nous rejoindre Hanna puis des amis français d'Emanuel, qui sont en Israel pour quelques jours. Un peu passifs. Ils ont une grande voiture où on peut entrer à sept. On fait route vers la mer morte.

Première étape : le monastère orthodoxe de Deir Hajle, au sud de Jericho. Il faut savoir qu'à l'est de Jérusalem s'étend le désert de Judée : même si c'est un désert assez petit, il est assez difficile d'y vivre. Désert assez rocailleux, avec de la pierre ocre, des canyons que nous n'avons pas pu voir... La route passe devant des campements de bédouins, qui font paitre leurs chèvres sur les collines arides du désert. Le monastère est situé au cœur d'une petite oasis, havre de verdure, avec des palmiers, un potager. Marie et Joseph se seraient arrêtés là avec Jésus dans leur fuite vers l'Egypte, plus précisément dans une grotte aujourd'hui richement décorées, avec des icônes (de Saint Gérasime notament, un saint orthodoxe.

A l'intérieur de la crypte, on peut aussi trouver les ossements de moines trucidés par les perses : les squelettes sont préservés en pièces détachées dans une armoire vitrée (bien classé : les cranes avec les cranes, les cotes avec les cotes).

On descend ensuite vers le sud, à l'une des plages de la Mer Morte. Remarque en passant : la Mer Morte est 417 m sous le niveau de la mer, ce qui en fait le point le plus bas du monde. Alors que la salinité moyenne de l'eau de mer oscille entre 4 et 6 %, celle de la mer Morte est d'approximativement 22 à 25 %. Son taux de sodium est de 275 grammes par litre d'eau tandis que dans l'eau de mer, il est d'environ 35 grammes par litre. La densité de la mer Morte (1 240 kg.m^-3) est telle qu'un être humain peut y flotter sans aucun problème. Actuellement, le niveau de l'eau diminue d'un mètre par an, ce qui pose le problème de sa survie : l'eau du Jourdain, qui se déverse dans la mer morte, est utilisée par Israël et la Jordanie. Un des projets, qui serait conjoint entre Israël, la Jordanie et l'Autorité Palestinienne, serait de creuser un canal entre la mer rouge et la mer morte : avec la différence de niveau, l'eau de la Mer Rouge coulerait vers la mer morte, ce qui permettrait en plus de générer de l'électricité. Après, ça pose évidement problème d'un point de vue environnemental. Anecdote : sur la mosaïque de Madaba (Jordanie), où l'on voit une carte de la Palestine à l'usage des pèlerins chrétiens, les poissons semblent faire demi-tour en s'approchant de la Mer Morte.

L'eau et la boue de la Mer Morte, du fait de sa concentration en certains minéraux (forte concentration par évaporation) seraient bonnes pour la santé : je n'ai pas échappé à la tentation de m'enduire le corps de boue. Une fois dans l'eau (qui était du reste relativement chaude), on peu rester flotter sans bouger autant de temps qu'on veut. Par contre, c'est assez difficile de nager : quand on veut faire une brasse, on s'allonge dans l'eau, mais là, les pieds battent ont tendance à sortir de l'eau. Ils battent dans l'air et non dans l'eau ; il faut donc "nager" à la force des bras, autrement dit nager comme les chiens. La moindre coupure est à éviter avec le sel : quelques picotements deci delà.

Tiens ! Encore une photo comme vous n'en verrez pas 36 !

Autour, les montagnes orangés. En face, de l'autre coté, c'est la Jordanie. Une très légère brume estompe l'autre rive. On continue un peu plus vers le Sud, à Ein Guedi.

Sur la route du retour : ce chameau a une tête plutôt sympathique.

Dans la soirée, j'ai l'occasion de suivre les festivités de Pâques dans la communauté arabe chrétienne, dans la Vieille Ville : c'est l'occasion de processions, de chants accompagnés aux percussions, pour fêter la résurrection de Jésus. Cliquez sur l'image pour voir des vidéos de la proccession : tout d'abord, des jeunes chantent. Deux jeunes sur les épaules de deux autres, dans les mains une épée et une bougie. Les paroles tournent, à ce qu'on ma dit, sur la résurrection de Jésus. C'est histoire de faire patienter les centaines de gens qui attendent la procession dans les rues étroites. Puis procession à proprement parler : drapeaux, cornemuses, bougies.

Puis de nouveau, comme il y a deux jours, je me promène parmi les déguisements pour Pourim : il y a toujours autant de monde. Les rues du centre sont pleines à craquer...