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Stage à Jerusalem
27 juin 2008

Beit She'an : de la fraicheur de l'eau

Week-end à Beit She'an organisé par l'Agence Juive - essentiellement dans l'eau.

Lever tôt vendredi matin pour prendre le car à sept heures du matin : vers Beit She'an en passant par Tel Aviv et Ra'anana. Le car se remplit au fur et à mesure des arrêts pour finir à peu près plein, autour d'une quarantaine de personnes. Dont Michael, un normalien biologiste : lui aussi en stage de recherche (L3) à l'Université Hebraïque (Har Hatsofim, l'autre campus, sur le mont Scopus). Il est dans une équipe qui tente d'identifier le gène responsable d'une maladie où l'innervation des membres est défaillante. Tout un travail de recoupements, de comparaisons avec les ADN des autres membres de la famille du malade, et de problèmes statistiques, dans la mesure où seuls certains endroits de l'ADN sont testés. A coté de lui, Mika est une américaine qui étudie les sciences politiques à New York. Premier arrêt dans la vallée de Jezreel, au sud d'Afula (juste au-dessus de la Cisjordanie) : randonnée dans les rivières. Concept surprenant mais expérience très agréable : une fraicheur bienvenue. Je fais la connaissance de Salomon, un autre français qui fait de l'informatique : divers sujets de discussion. Pas mal de français cette fois-ci, même si les américains restent majoritaires (côte est surtout, assez naturellement).

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Puis nous nous rendons un peu plus loin pour le déjeuner, dans le parc naturel Gan Hashlosha (Sachne reserve), où se trouvent des sources chaudes (28°, Sachne signifiant chaud en arabe) et des plans d'eau. Lieu paradisiaque mais bondé. Après-midi au soleil, à discuter, à bouquiner, et avant tout à se baigner.

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Des guitares et des chants aussi

Puis, en fin d'après-midi, alors que le parc ferme, nous parcourons la dizaine de minutes qui nous sépare de Beit She'an, où nous allons passer la nuit. Chambres de deux ou trois : je me mets avec Salomon. La fenêtre de la chambre donne vers l'est ; on est tout proches de la verte vallée du Jourdain, des montagnes de Jordanie.

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Vue depuis la chambre

Repas kasher le soir, après avoir allumé des bougies et chanté le kiddoush. Un vin très sucré, presque du jus, mais tout de même alcoolisé. Quelques activités dans la soirée, où chacun se présente et jeux de type colonie de vacances. Les lumières de l'autre coté de la frontière scintillent dans la nuit, semblent successivement s'éteindre et se rallumer : un phénomène qui m'étonne toujours et qui semble non pas dû à des interférences mais aux changements d'indice de l'air avec la température. Lorsque la lumière se propage dans un milieu non homogène, les rayons lumineux sont déviés. Comme la température fluctue de manière incessante dans l'air, la façon dont les rayons lumineux s'y propagent varie avec le temps : d'où les scintillements.


Le lendemain, visite des ruines romaines et byzantines. Connue sous le nom de Scythopolis à l'époque grecque (des Scythes s'y seraient établis), la ville fut la capitale de la Decapolis, ligue de dix villes de la région (dont Philadelphie -Amman-, et Gerasa -Jerash). Ces villes de culture grecque accueillirent positivement la conquête romaine en 63 avant J.C. A l'époque byzantine, la population de la ville atteint 40 000 habitants (Beit She'an en compte aujourd'hui 15 700).

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Le théâtre

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Les tessons dans le mortier indiquent que la partie supérieure a été reconstruite et que seule la partie inférieure fut trouvée telle quelle.

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Les bains : salle de massage et système de chauffage des piscines

P1060599Le bain de l'empereur (Est-ce vraiment l'empereur ? C'est le mot utilisé par la guide en tout cas) : depuis cette salle, un petit trou dans le mur permettait d'entendre ce qui se disait dans la salle d'à coté. Mieux valait ne pas dire du mal du pouvoir...


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Ci-dessus, à droite, la rue Paladius allant vers le théâtre : construite à l'époque romaine et rénovée à l'époque byzantine, elle est bordée d'un portique couvert abritant une rangée d'échoppes. Au premier plan, la rue Silvanus ; au coin, les ruines d'un temple romain du deuxième siècle après J.C. détruit durant l'époque byzantine ; à sa gauche, le Nymphaeum, une fontaine publique (deuxième siècle après J.C.). Derrière se trouve l'agora byzantine ; tout à droite, entre les échoppes, on peut deviner une sorte de place hémicirculaire, elle aussi entourée d'échoppes : les bains byzantins se trouvent derrière.

Une butte s'élève à proximité : strates correspondant à diverses époques, remontant au Néolithique. Au sommet se trouvent les restes des murs de briques de la maison d'un gouverneur égyptien : au douzième siècle avant J.C., la ville était un centre administratif important de l'Empire égyptien.

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On rentre pour manger à l'hôtel, puis après-midi de libre, entre autres dans la piscine : ça fait du bien après une visite sous le soleil qui tape ! Beaucoup de monde encore à prendre le soleil et l'eau ; musique forte qui ne m'empêche pas pour autant de poursuivre ma lecture des Chroniques de Narnia.

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En fin d'après-midi, discussion sur le problème des kidnapping de soldats : comment réagir ? D'un coté, en plus de l'obligation morale de ramener le soldat kidnappé chez lui, il y a le moral des troupes et du pays qui entre en jeu. De l'autre, il y a le danger de la libération de centaines de personnes ayant trempés dans le terrorisme, le crédit apporté à l'organisation terroriste en marchandant avec elle et le précédent ainsi crée : si kidnapper un soldat permet de faire sortir des centaines de personnes des prisons israéliennes, pourquoi s'en priver ? Rien de très nouveau pour moi sort de la discussion, mais il faut reconnaitre que c'est un dilemme difficile... où Israël se retrouve forcément perdant.

Repas puis observation des étoiles : le Shabbat fini lorsque l'on peut voir trois étoiles dans le ciel, donc il faut les observer pour savoir à quel moment précisément on peut allumer la havdalah, une bougie qu'on allume à la fin du Shabbat. Certains des jeunes sont religieux donc, beaucoup n'envisagent pas une relation amoureuse sérieuse avec un non-juif, visiblement surtout pour une raison de culture, mais ça fait un peu bizarre quand même. Un peu provocateur, je demande à deux filles pratiquantes comment se passent leurs relations avec les garçons : elles s'en tiennent à des relations platoniques. Un uruguayen ayant récemment fait son Allyah me soutient que très peu de nazis ont trouvé refuge dans son pays après la deuxième guerre mondiale , ce qui contredit une chanson de Gainsbourg (SS in Uruguay) et ce que j'imaginais. Il s'étonne que je puisse visualiser Montevideo sur une carte. Ça me fait d'ailleurs penser au film l'Avocat de la Terreur, où j'avais appris que Klaus Barbie avait tenté d'introduire un régime nazi en Bolivie, beaucoup de nazis ayant trouvé refuge en Amérique latine après la deuxième guerre mondiale (souvent aidés par le Vatican). Peu après, on reprend le bus, qui arrive tard dans la nuit à Jerusalem, après des étapes à Kfar Saba, Ra'anana et Tel Aviv pour déposer des gens.

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Pour plus de photos (et une meilleure qualité) : http://picasaweb.google.fr/Chazaar/BeitSheAn

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Commentaires
F
il faut que j'aille en Israël un jour.
B
Arrete de faire de la physique, et reprend l'émission "2000 ans d'histoire" sur france inter, c'est ta vraie vocation ;-)<br /> <br /> (Tiens tu m'as donné envie de réécouter "Rock around the bunker" avec tes histoires de Gainsbourg ... hmm, ça peut pas faire de mal)
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