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Stage à Jerusalem
29 mai 2008

Arrivée de David

Arrivée de David jeudi 29 mai au milieu de l'après-midi. On s'est mis d'accord pour qu'il m'attende un peu, de manière à ce que je puisse aller à mon cours qui a lieu le jeudi de 15h à 17h. Je pars néanmoins un peu en avance pour aller rue King David prendre la voiture (réservée sur internet) : un collègue, Noam Liebeskind, m'accompagne et on est rejoints par sa femme. On fait route ensemble vers l'aéroport, par la route 443 qui traverse la Cisjordanie. C'était quand Re'em Sari m'avait accompagné à l'aéroport la semaine dernière que j'avais découvert cette route : par endroits, un mur de sécurité se dresse des deux cotés de la route, quelques tours de garde, des barbelés. Parfois le mur n'est qu'un grillage, parfois il n'y a pas de barrière. Les paysages traversés sont magnifiques : collines caillouteuses, oliviers, villes arabes dominées par leurs minarets. Et en sortant de Cisjordanie, on peut voir jusqu'à Tel Aviv : les grattes-ciel se découpent à l'horizon, particulièrement en fin d'après-midi, quand le soleil commence à baisser à l'Ouest. Et ce jour-là, on peut même voir au loin deux lignes d'horizon : tout d'abord les immeubles du centre-ville, puis derrière, plus sombre, la ligne des hôtels et des tours qui longent la plage. David attend devant le buste de Ben Gourion, à la sortie de l'aéroport. Avant de se rendre chez mon maitre de stage, qui organise un diner chez lui, nous faisons un crochet par l'auberge de jeunesse où nous allons passer la nuit. C'est celle où j'avais déjà passé une nuit, au tout début de mon séjour en Israël, en plein centre ville. Le soleil se couche déjà sur la mer Méditéranée.

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En arrière plan, le bâtiment jaune, c'est l'auberge de jeunesse

Les grandes rues de Tel Aviv sont ornées aux couleurs arc-en-ciel des homosexuels : au lieu des drapeaux des pays dont les chefs d'Etat viennent en Israël, l'on peut voir ces drapeaux multicolores. La Gay Pride est pour bientôt.

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Barbecue chez mon maitre de stage, dans son jardin, avec toutes les personnes qui travaillent avec lui. Certains s'en vont travailler à l'étranger pour quelques temps, d'autres se sont mariés il y a peu : Avishai fait le tour des personnes présentes et leur trouve une raison pour ce diner. Qui pour son nouvel emploi à Harvard, à Potsdam ou Munich, qui pour son récent mariage, son futur mariage, David pour son voyage en Israel. Même pour moi, il essaye de trouver une raison : si je ne suis pas dans le meilleur état d'esprit pour faire la fête, après tout, c'est l'occasion de commencer quelque chose de nouveau. Et pourquoi pas en Israël ? Il y a plein de belles jeunes filles en Israël... Je retiens au moins l'attention de sa part.

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De gauche à droite : Jordash (fiancé de Joanna), Joanna (qui travaille sur le taux de formation d'étoiles), Tobias (qui travaille à peu près sur le même sujet que moi, i.e. les cold flows), Barak (simulation GALICS), Avishai, Giora (cold flows)

Nourriture délicieuse, diner très sympa. Hoummous, Tehina, salades, aubergines, ailes de poulet, kebab, pitot, vin rouge, et en dessert : tiramisu, glace au chocolat avec de fins morceaux de halva et des noix dedans. Infusion drôlement bonne, tellement que je demande ce qu'il y a dedans à la femme d'Avishai, qui me coupe quelques herbes pour gouter et en emporter avec moi : menthe, verveine, sauge, citronelle (melissa officinalis), stevia (édulcorant : la feuille a vraiment un goût très sucré) et ?. Evidement, comme David vient tout juste d'arriver, on a pas mal de choses à se raconter, mais ça n'empêche pas de discuter avec les autres. Notamment avec Giora et Michael, deux stagiaires comme moi, qui travaillent à peu près sur les mêmes choses que moi, à deux et de manière extrêmement efficace. Ils sont assez impressionnants !

Tout le monde s'en va à peu près en même temps : on dépose Noam et sa femme devant chez eux, on gare la voiture non loin de l'auberge et on va dans un bar avec Tobias. Celui-ci semble insatiable et l'alcool le rend bavard. C'est plutôt sympa, on le laisse au petit matin pour aller dormir, tandis qu'il rentre en sherut à Jerusalem. On est réveillé assez tôt. En fait, on aurait sans doute mieux fait de rentrer directement à Jerusalem ce matin, où il faut qu'on soit avant midi pour que David puisse aussi conduire la voiture. Petit tour dans Tel Aviv, jus d'oranges pressés au Souk HaCarmel, puis retour à Jerusalem. Après un passage chez le loueur de la voiture, on fait une petite sieste et l'on se dirige vers le centre ville.


Repas dans un restaurant sympa du centre-ville, puis promenade au hasard des rues - enfin, plus tant au hasard : je commence à savoir où je vais, malgré le dédale de ruelles. Passage obligé par le Saint Sépulcre : moines franciscains qui chantent. On sort de la Vieille Ville par la porte des Lions, avec cette vue que j'aime sur le mont des Oliviers, depuis le cimetière musulman. Vendredi, la nuit tombante : une foule s'amasse devant le Mur des Lamentations. Hommes habillés en noir, chapeaux aux longs bords ou faits de fourrure, caftans, américains en chemises, soldats en uniforme, avec leur arme, jeunes chantant et dansant. Murmures, lèvres qui bougent rapidement, chants, des gens se balancent au dessus de leurs livres de prière, d'autres discutent, vont et viennent.

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- LA VERSION DE DAVID -


Où le narrateur se méprend sur sa propre identité...


Aéroport Ben-Gourion

C'est à Ben Gourion qu'on atterrit quand on arrive à Jérusalem. S'il devait venir, c'est par là qu'il entrerait. Il y verrait le buste du premier président israélien, s'assoirait les jambes croisés à ses côtés, et attendrait une bonne heure un improbable chauffeur qui n'en finirait plus de ne pas arriver.

"Coucou, c'est Jonathan! Encore des problèmes de voiture cette semaine!". Un classique. Direction Tel-Aviv. David et moi, nous nous rendons chez mon maitre de stage qui a organisé une soirée avec tous les membres de son équipe. En chemin, nous sommes auto-stoppés, justement par deux auto-stoppeurs dont l'un deux se trouve être un de mes collègue de travail, Noham. Le monde est petit. Je me confonds en excuses pour m'être arrêté 600 mètres au delà d'eux, leur expliquant que je n'avais pas bien compris le signe qu'ils me faisaient pour m'arrêter. En effet, les auto-stoppeurs israéliens lèvent l'index et non le pouce. Noham m'explique que si une très jolie jeune fille lève ce dernier sur le bord de l'autoroute, c'est qu'elle n'attend surement pas de vous que vous l'emmeniez voir sa grande tante qui n'habite d'ailleurs pas là où vous voulez vous rendre.

Soirée très sympa dans la maison d'Avishai, où nous avons diné comme des rois, sa femme étant une excellente cuisinière. Ensuite, balade nocture dans le centre de Tel-Aviv avec Tobias et sa Heineken qu'il n'aura pas quittée jusqu'à 4 heures du matin, heure à laquelle nous décidons de nous reposer dans une auberge de jeunesse de la ville. Tel-Aviv est une ville exceptionnellement dynamique où l'on trouve les jeudis dans les rues plus de monde à 2h du matin, qu'à 14h de l'après midi.

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Départ le lendemain pour Jérusalem où nous visitons la vieille ville. Nous passons dans les quartiers musulmans, juifs et chrétiens.

14h, Saint Sépulcre. La longue queue des pèlerins grandit. Qui sera le premier à passer sous l'autel ? C'est une vieille femme au regard hagard qui s'y risque. Elle en ressort les larmes aux yeux, convaincue, et peut-être même con-vaincu. Nous quittons alors ce lieu étrange.

En nous hasardant plus profondément dans les rues de Jérusalem, nous tombons sur une file indienne de gens étranges et étranges. Il y a là un vieux marin breton (à cause de son pull-over), une vieille bonne femme qui a tellement les vêtements là où il faut pas qu'elle ressemble à un contrepet, des grandes, des blondes, des maigres, des barbus, des barbues, des cocus, des tête en l'air, des je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette (mais pas de tapettes), des français, des soeurs de français, des bonnes soeurs, des architectes à la retraite et des archicathos en activité...Et cette étrange prossession de sauter de croix en croix s'arrêtant de temps en temps pour se rafraîchir d'un Alleluia.

Les séparations visuelles effectuées, nous gagnons le mur des lamentations. La kippa bien installé sur le crâne, nous nous avançons à dessein, vers le sein d'une sorte de Saint des Saints où l'on retrouve des centaines de types déguisés en Rabbi Jacob. Têtes à couette, têtes à claque, ils effectuent un espèce de mouvement de va et vient du haut du corps, tantôt vers l'avant (et donc vers le mur, ce qui peut s'avérer dangereux) , tantôt vers l'arrière, la Thora à la main. Ça donne le mal de mer à David, et grand seigneur, je décide de quitter ce lieu sacré.

Dehors, tout chante, tout danse. Ça ferait plaisir à Jack Lang de voir qu'à Jérusalem c'est tout li jours li fête di la misique!

A ce moment même, retendit au loin mais pas si loin que ça, l'appel à la prière du Muezzine. Ce mélange des genres est tout simplement...beau. Il est 18h, l'heure de manger.

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