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Stage à Jerusalem
15 mars 2008

Petakh Tikva

Je me rends à Petakh Tikva (ville proche de Tel Aviv), dans la famille de la cousine de ma grand-mère, pour le Shabbat : c'est l'occasion de tester ma nouvelle voiture ! J'arrive sans me perdre chez Yehudit ; son fils Elimelekh arrive et m'emmène à la synagogue où est déjà son père. Le frère nous y rejoint (le père de Renat). Les hommes déjà présents viennent nous serrer la main quand on arrive dans la synagogue, quelques uns habillés en noir et blanc à la manière des orthodoxes. C'est une toute petite salle, aux murs blancs, fils électriques visibles , dans un préfabriqué au pied du bâtiment de la grande synagogue.  Beaucoup de tables pour une si petite salle, recouvertes de plastique blanc, où l'on pose les livres de prière. Sur un mur, l'armoire avec les rouleaux de la Thorah, une table recouverte de velours bleu (lui même recouvert de plastique) pour déposer les rouleaux. Des étagères de livres reliés sur les autres murs. Certains lisent distraitement le journal, d'autres discutent, d'autres encore se balancent d'avant en arrière en priant. Murmures de tous cotés, certains psalmodiés. Dans le même préfabriqué tout en longueur, une autre salle fait aussi office de synagogue. En rentrant de cet office de vendredi soir (Lekha Dodi en tournant le dos à la porte, qui était du même coté que la Thorah : je croyais qu'il fallait faire cette prière tourné vers la porte, pour accueillir le Shabbat...), ils me disent comment chaque communauté a sa propre synagogue : marocains, ashkénazes venant de telle ou telle ville de Pologne, chaque rue et quartier, et même suivant les partis politiques. Ainsi, quand leur père pouvait encore se déplacer facilement, ils avaient l'habitude d'aller  à une synagogue plus loin, fréquentée par des sympathisants du parti travailliste.


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La Synagogue (on ne voit pas le préfabriqué qui est derrière)

Repas de Shabbat chez Yehudit : toutes sortes de harengs (différentes salaisons, l'un d'eux est fumé) ; soupe avec des kneidlachs (boulettes de farine de matza) ; gateau salé dense et brun formé avec des sortes de pates (je ne me souviens plus le nom), assez épicé. Puis thé et gateau (plus classique). Le mari de Yehudit me demande si j'ai à manger là où j'habite - son fils me présente la question comme l'obsession d'un rescapé de la Shoah.

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Elimelekh et son père

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Yehudit

Le frère d'Elimelekh est vendeur de diamants - Israël est une des grandes plateformes de ce commerce : il voyage beaucoup pour acheter des diamants bruts en Afrique du Sud et en Sibérie (Yakoutsk), pour aller vendre aux Etats-Unis ou à d'autres endroits des diamants polis. Il tente au maximum de vendre aux bojoutiers, de manière à limiter le nombre d'intermédiaires.

Je passe le reste de la soirée chez Elimelekh, ce qui me permet de découvrir la Star Academy israélienne. Le but, c'est d'être sélectionné pour avoir le premier rôle dans une grande comédie musicale reprenant le film Grease (tout ça pour ce film là !). Selection sur scène cruelle voire sadique : devoir se contenir, sourire, alors qu'on pourrait avoir envie de pleurer...

Le lendemain : samedi en famille. Les trois filles d'Elimelekh viennent avec leurs enfants. On va faire un tour dans le coin - Elimelekh habite en fait dans un petit village juste à coté de Petakh Tikva : élevage de poules en batteries pour les oeufs (qui traversent les grilles sur lesquelles les poules se maintiennent pour tomber avec la fiente plus bas), travailleurs asiatiques (chinois dans le batiment, thaïlandais dans l'agriculture, d'apères Elimelekh).

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Au carrefour de la Histadrout (Association générale des travailleurs de Eretz Israël), le grand syndicat, fer de lance de la construction de l'État d'Israël, et du mécénat Rothschild : un bon résumé de la construction d'Israël, entre idéaux socialistes et engagements privés pour la cause d'un État juif.


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Repas copieux : salades, hoummous, caviar d'aubergines, tomates marinées dans du vinaigre, blancs de poulets fris, cuisses de poulet et pommes de terre, haricots verts caramélisés. Alors que les filles s'appretent à partir et les parents à faire la sieste, je vais me promener à Petakh Tikva : en demandant mon chemin, on me propose de m'y conduire en voiture, ce qui ne se refuse pas, je rentre ensuite à pieds.

Retour de Jerusalem : je m'aperçoit aux appels de phares des autres automobilistes que mes lumières arrières ne marchent pas - je vais en dire deux mots au vendeur demain, renfort d'Emanuel déjà prévu.

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