Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Stage à Jerusalem
12 août 2008

Eilat & Petra

Le temps est aux départs : après Louis le 6 aout, mes parents le 10, c'est au tour d'Emanuel. Et comme mes parents, il emmène en France une valise pleine d'affaires à moi. Nous manquons de ne pas arriver à temps à l'aéroport : nous avons tout d'abord eu à attendre Ram, qui nous accompagne ensuite pour une virée dans le sud d'Israël et à Petra, puis nous avons eu des embouteillages monstres. Au point qu'à l'approche du bouchon, des voitures faisaient marche arrière sur l'autoroute pour ressortir ! Emanuel n'avait pas l'air si gêné à l'idée de louper son avion : il nous aurait accompagné dans notre voyage si nous étions arrivés trop tard... Nous sommes finalement arrivés à la dernière minute, ce qui nous a permis au moins d'échapper à la queue pour l'enregistrement et les contrôles qui le précédent. Emanuel n'a pas pu s'empêcher de reconnaitre que c'était ma mère qui avait fait la valise contenant mes affaires, ce qui lui a valu un autocollant jaune puis un contrôle plus poussé et l'ouverture de ladite valise.

Nous faisons ensuite route vers Be'er Sheva et Mitzpe Ramon : Hannah, Ram et Ephraïm s'essayent à différentes chansons, le voyage se fait dans une ambiance sympathique qui m'aide à rester éveillé. Il y a de la route à faire ! Nous nous arrêtons pour manger à Be'er Sheva, où l'on achète aussi une bouteille de Coca, dont la caféine pourrait m'aider à tenir le coup. Mais la deuxième partie du voyage passe relativement rapidement, en partie grâce à un arrêt nocturne au milieu du désert. C'est en effet cette nuit là la nuit des étoiles filantes : le ciel est parsemé d'étoiles et nous avons l'occasion d'observer quelques étoiles filantes. J'en vois notamment une qui n'est pas qu'une simple trainée, et dont on voit distinctement la désintégration dans l'atmosphère, avec plusieurs trainées lumineuses qui semblent se détacher les unes des autres. On s'essaye à prendre quelques photos nocturnes avec un long temps d'exposition : difficile de rester immobile pendant 60 secondes !

Copie_de_P1070704

Copie_de_P1070710

 

Nous arrivons complètement crevés à Mitzpe Ramon après minuit : repos bien mérité après tout ce temps de conduite ! Le lendemain matin, petit tour le long du cratère, avec une vue toujours aussi magnifique, avant de repartir vers le sud.

P1070726

P1070732

La descente du cratère est bien plus agréable à vélo ! En voiture, il faut sans cesse freiner aux virages étroits. Des entrainements militaires ont lieu plus loin dans le désert : on aperçoit tentes, groupes de militaires en train de marcher, chars, fumée. Le long de la route, des panneaux jaunes avec une tête de mort nous rappellent que nous longeons une zone de tir.

P1070742

P1070799

Alors qu'on s'arrête pour regarder le paysage non loin d'Eilat déjà, Ram s'aperçoit qu'il a oublié son passeport ! Il faut dire que ça fait neuf ans qu'il n'est pas sorti d'Israël et n'a manifestement pas pensé que pour aller en Jordanie, il fallait son passeport. Coups de téléphone : comment se le faire parvenir dans la journée ? La poste et Fedex ne font pas la commission si rapidement. Proposer à quelqu'un de nous rejoindre ? Mais qui ? Finalement, je trouve la solution : demander à quelqu'un d'aller à la gare routière de Jerusalem et de confier le passeport à quelqu'un qui fait route vers Eilat. Reste à trouver la personne qui le ferait... Ce qui n'est pas une mince affaire pour Ram qui passe un certain temps au téléphone, mais ça marche finalement : quelqu'un devrait arriver à Eilat vers six heures avec le passeport de Ram.

P1070806

On se baigne dès notre arrivée à Eilat : l'eau est d'une transparence inouïe, fraiche et agréable. Petits cailloux de toutes les couleurs et morceaux de corail blancs font office de tapis. C'est bien un voyage géologique que nous sommes en train de faire : après le cratère creusé par l'érosion, les falaises et les collines du désert du Néguev, voici les galets de la Mer Rouge. Il faut dire que nous nous étions arrêtés pour ramasser dans le désert un assez gros cailloux jaune, ainsi qu'une pierre basaltique toute noire, et que nous nous sommes tous servi (mais plus particulièrement Hannah et Ephraïm) de nos mains comme tamis pour trouver de jolies pierres et des coraux dans la mer. Et ça n'est pas fini : la Jordanie nous réserve des surprises...

P1070833

Nous mangeons et nous nous promenons parmi les échoppes de la promenade qui longe la plage : musique électronique, bikinis, corps bronzés et tatouages. Un peu comme si la ville entière n'était qu'un grand centre de vacances, qu'une grande piscine, où tout le monde se promènait en maillots de bains. Les gens semblent porter une attention toute particulière à leur manière de s'habiller, en dénudant certains endroits pour en couvrir d'autres : hauts qui tombent très bas sur les épaules et laissent voir une grande partie du bikini, jupes et shorts très courts pour les femmes, shorts arrivant au genoux ou seulement un boxer pour les hommes, en général torses nus. Short en jean sur le bikini pour se baigner, un verre à la main qu'on emporte dans la mer, où l'on s'assoit les jambes dans l'eau en discutant avec les amis. Les gens se promènent, se baignent, se montrent, draguent.

Nous sommes à six heures à la gare routière pour réceptionner le passeport de Ram, qui arrive avec un peu de retard, puis nous nous rendons vers le poste-frontière du Wadi Arava (renommé Yitzhak Rabin) pour passer en Jordanie. Après la taxe et le tampon de sortie d'Israël, nous traversons le no-man's land à pied pour arriver en Jordanie, où nous sommes accueillis par les portraits du roi Abdalllah et de son père Hussein.

P1080133
(photo prise au retour : il faisait encore jour à l'aller)

Nous prenons un taxi pour Petra, en nous faisant avoir comme il se doit : 60 dinars, soit 60 euros pour quatre. Mais nous n'avons pas trop le choix, seuls et loin de tout : il faut bien que nous prenions le taxi pour aller quelque part. Au bout de quelques minutes, nous changeons de taxi : un peu bizarre comme organisation, mais soit. On aura droit à la même manœuvre au retour, d'ailleurs. Les montagnes près d'Aqaba sont impressionnantes, ciselées de raies noires très surprenantes.

P1080082

La nuit tombe peu à peu, et nous arrivons vers 22h à Petra : le taxi nous conduit directement à l'auberge où nous avons réservé depuis Eilat. Celle-ci est relativement éloignée de l'entrée du site naturel et archéologique, plus à l'intérieur de la ville. Nous nous promenons quelque peu dans la ville et prenons un verre dans un café au coin d'une rue ainsi que quelque chose à manger avant de retourner à l'auberge pour se coucher dans le dortoir.

Réveil tôt le lendemain : petit déjeuner à l'auberge et départ pour le site avec une voiture de l'auberge, après avoir pris nos sacs de nourriture pour le midi, préparés pendant la nuit. Arriver tôt à Petra, c'est vraiment la chose à faire : il n'y fait pas encore trop chaud, les touristes commencent tout juste à arriver et surtout la lumière est belle et éclaire directement l'un des plus beaux monuments de Petra : le "trésor" (photo ci-dessous à gauche ; sur la photo juste en dessous, les ombres tout en bas correspondent bien à des hommes, à peine discernables !).

P1070886  P1070895

P1070896  P1070898

P1070922

Après la longue traversé du wadi, avec des parois verticales des deux cotés, nous nous retrouvons en face du trésor illuminé de la lumière matinale. Puis nous continuons : partout, nous pouvons apercevoir les entrées de tombes nabatéennes creusées dans la roche. Vers la droite, en longeant la montagne, on arrive aux tombes des rois, très imposantes. Nous montons un escalier qui nous mène au-dessus du wadi, d'où nous pouvons voir le "trésor" sous un autre angle. Nous passons devant le théâtre, d'origine nabatéenne mais élargi par les romains, puis sur la route principale de l'ancienne cité, qui était pavée. Les ruines d'un très grand temple se trouve sur le coté, avec ses colonnades et une sorte de théâtre : bizarre, peut être s'agissait-il d'une assemblée plus que d'un théâtre. Je trouve l'occasion de m'énerver contre les guides du Routard, qui sont vraiment nuls comparés aux guides Lonely Planet : il y a moins d'informations utiles sur Petra dans le guide du Routard Jordanie-Syrie que dans les quelques pages qui sont consacrées au site dans le guide Lonely Planet "Israel and the Palestinian territories". Et puis, les informations y sont perdues dans des commentaires débiles et caractéristiques sans aucun intérêt (ouvrez une page d'un guide du routard, vous verrez de quoi je parle !). A cela s'ajoute qu'il n'y a même pas de lexique : bref, à l'avenir, je n'achèterais plus que des guides Lonely Planet qui sont, eux, extrêmement bien faits, concis, clairs et utiles.

L'ancienne rue de la ville aboutit à un chemin qui monte dans les montagnes, parfois longeant un précipice pas très rassurant. La montée est crevante, mais le détour en vaut la peine : tout en haut se trouve le "monastère", encore une tombe nabatéenne qui fut, semble-t-il, utilisée à l'époque byzantine comme lieu de prière.

P1070994

Sur les photos, on a presque l'impression que nous étions tous seuls : détrompez-vous ! Si dans la première partie de notre visite, nous ne croisions pas tant de monde que cela, la montée vers le "monastère" est plutôt bondée. Petra reste un lieu extrêmement touristique : jugez par vous même en voyant les panneaux.

P1070998

Lorsqu'on prend les photos d'un tel site, on cherche toujours à éviter les silhouettes des touristes, quitte même à nous énerver contre leur présence indésirée en se mettant un instant au dessus de ceux dont nous faisons aussi partie. Et même en se disant qu'après tout, les touristes font aussi partie du paysage, on cherche à les contourner sur les photos. Néanmoins, le fait de se dire ça enlève la gène qu'il peut y avoir quand on se trouve sur la photo qu'un autre touriste veut prendre : on fait aussi partie du paysage. Reste qu'il y a comme un mensonge à vouloir enlever tous les touristes. Donc ci-dessus, une photo que peu de touristes prennent - ensuite je continue avec des photos sans autres touristes.

P1080025
Ephraïm nous fait peur en haut de la falaise

P1080028
Là, je me prends pour Lawrence d'Arabie

Nous rentrons ensuite vers Aqaba en taxi : le conducteur de taxi est un menteur. Il avait donné son numéro de téléphone à un touriste qui l'a appelé pour le faire venir à Aqaba, avant de changer d'avis. Le conducteur de taxi veut lui faire payer la note en disant qu'il a fait le voyage à vide - il n'est pas gêné de dire ça en anglais alors qu'on est dans la voiture. Il faut dire qu'on est un peu somnolents.

P1080072

A la demande de Ram, le conducteur de taxi nous amène jusqu'à un restaurant où l'on mange des poissons. C'est assez surprenant : la première salle ressemble plus à une poissonnerie, avec les poissons frais sur de la glace. Nous choisissons ceux que nous voulons, ils sont pesés, on nous dit le prix, puis nous allons nous assoir dans la salle de derrière, où l'on nous les sert. On fait ensuite un petit tour dans Aqaba, près du fort et du drapeau immense qui flotte au dessus de la ville. Une dalle en béton se finit par un rebords d'où les gens regardent le soleil se coucher et d'où des enfants sautent dans l'eau. On voit au loin les bâtiments d'Eilat, un gros bateau de type pétrolier et les montagnes du Sinaï. Les rochers derrière nous et Aqaba sont illuminés d'une lumière orangée, la lune est déjà visible au-dessus d'eux. Des enfants nous suivent, posent des questions, touchent nos sacs, veulent être pris en photos. L'on nous interpelle directement en hébreu, j'entends parler de nous en tant que "yahud", juifs.

P1080117

P1080093  P1080101

P1080096

Nous prenons un taxi pour arriver peu avant la fermeture de la frontière : nous voilà de nouveau en Israël. Ram se dit soulagé ; il a l'air de dire que ça ne le rassurait pas complètement de voir des arabes en uniformes. On hésite : dormir à Eilat ou rentrer directement à Jerusalem ? Finalement, on se dit que passer la nuit à Eilat, ce serait sympa : promenade le long de la plage, baignade nocturne. Mais toutes les auberges semblent pleines, donc nous partons vers Jerusalem. Arrêt non loin d'Eilat, à Yotvata, où nous achetons du chocolat froid et du lait à la banane (Yotvata est un kibboutz qui produit du lait et des boissons à base de lait). Je suis assez fatigué, mais il n'y a heureusement très peu de monde sur les routes et Hannah, Ephraïm et Ram s'efforcent de me maintenir éveillé en chantant, racontant des blagues ou proposant des énigmes. Nous nous arrêtons pour manger du Halva apporté par Ram et boire un coup à Ein Guedi, puis nous voilà déjà presque à Jerusalem. Je raccompagne Ram chez lui, et nous rentrons chez moi vers les 2h du matin.

Publicité
Commentaires
Publicité