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Stage à Jerusalem
11 février 2008

Premier Jour à Jerusalem : Vielle Ville

Ça y est ! Mon premier jour en Israel vient de se terminer.

 

Je suis parti dimanche en début de soirée, et les formalités avant l'enregistrement des bagages furent assez stressantes. Après une queue conséquente, il fallait faire face aux questions d'une jeune femme, assez déstabilisante (peut être surtout de par la manière dont les questions étaient posées). "Vos bagages vous appartiennent-ils ? Quand les avez-vous fait ? Ont ils échappé à votre vigilance entretemps ? Y-avez vous rajouté des choses qui ne vous appartiennent pas ? C'est votre famille qui vous regarde, derrière la barrière ? Ce sont qui pour vous ? Pourquoi allez-vous en Israel ? Avez vous de la famille en Israël ? Êtes vous juif ? Ashkénaze ou séfarade ? Est-ce que vous fréquentez une synagogue ? Laquelle ? Quelles fêtes pratiquez vous ?Mais vous me dites que vous n'êtes pas pratiquant et pourtant vous me citez plusieurs fêtes que vous fêtez... Bon, c'est bon." Autocollants sur les bagages, sur le passeport. Je passe à l'enregistrement. Là, problème : je n'ai pas de billet retour. Mais vous savez qu'il faut absolument un billet retour, sinon vous ne pouvez pas partir ? Poussée d'adrénaline. Allez-voir cette dame, vous verrez avec elle. Alors, vous n'avez pas de billet retour ? Comment ca se fait ? On ne vous l'a pas dit ? Ah non, ne me dites pas que l'Agence Juive vous a dit ca, c'est pas possible ! Où allez vous faire votre stage ? Avez vous contacté quelqu'un ? Bon, allez, vite, allez voir ce monsieur, là-bas, il n'a personne pour l'enregistrement : dites-lui que vous avez un billet retour sur internet." J'y vais, mais on ne me demande plus rien. Juste, comme je dépasse la franchise autorisée en poids, on me donne un papier à présenter à une agence American Express : il faut que j'y aille immédiatement et que je revienne sur-le-champ. Là, ils n'ont plus les petits papiers justifiant le payement : je revient à l'enregistrement sans avoir payé, et je m'en tire finalement sans payer les 7 kilos supplémentaires. Ça avait été un peu le stress à la dernière minute d'ailleurs, quand j'avais vu que j'avais décidément beaucoup trop de poids dans mes bagages. J'avais enlevé pas mal de bouquins, j'en trouverais là-bas. Et le stress continue, ma mère étant partie accompagner Emanuel, un ami de mes parents, qui part aussi pour Tel Aviv avec un autre avion (autre terminal aussi). En fait, je vais aller chez lui en arrivant à Jerusalem, avant de commencer mon stage à proprement parler le 25. Je me résigne finalement à partir sans dire au revoir à ma mère, quand elle arrive in extremis. Il y a toute ma famille, avec Marie.

Mon avion a un peu de retard, ce qui fait qu'Emanuel, qui pensait arriver après moi, est tellement surpris de ne pas me trouver déjà à Tel Aviv qu'il fait passer un message dans l'aéroport. Je ne l'ai pas entendu, étant sans doute encore dans l'avion ou dans les longs couloirs qui m'amènent à la douane puis aux bagages, où je retrouve Emanuel. Pendant le vol, je voulais voir Lawrence d'Arabie, mais la batterie de mon ordinateur n'était pas assez importante pour permettre de regarder un film sans charge (il faut dire que l'écran est un peu grand - c'est fait exprès). Donc je me contente du début, avec de belles vues du désert, la musique, je discute un peu avec mon voisin, qui vient voir sa fille qui vient d'accoucher. A l'arrivée à Tel Aviv, on voir les lumières de la ville, dans la nuit, la ligne droite de la cote. Là, on se rend compte à quel point Israel est un pays minuscule : en approchant de Tel Aviv, on voit vers le sud successivement les villes d'Ashdod, d'Ashkelon, et on aperçoit même les lumières de Gaza.

 

Voyage en Sherut jusqu'à Jerusalem : ce sont des taxis collectifs qui suivent des itinéraires à peu près réguliers, où entrent une dizaine de personnes. Ça donne l'occasion de voir certains quartiers de Jerusalem de nuit, comme on raccompagne les gens près de chez eux. Les batiments de pierre sont assez surprenant ; là où on voit qu'on est dans un pays oriental, c'est qu'il y a des climatiseurs à l'extérieur des immeubles. Les immeubles ne sont jamais très carrés, il y a souvent des balcons couverts, des balcons, des fenêtres dont les grillages avancent au dessus de la rue.

 

Ce qui est surprenant aussi, et je n'imaginait pas cette ville comme ça, c'est le fait que c'est au milieu de montagnes, de collines. Par moment, un pan de roche à nue, des espaces verts, des conifères pointus. La route monte et descend, les maisons sont parfois à flanc de la colline. Après avoir déposé les bagages, on se ballade un peu. Emanuel habite dans le centre ville, on va jusqu'à la vielle ville, complètement vide. Le soleil se lève déjà.

 


Porte de Jaffa : le jour se lève

Après avoir dormi quelques heures, je vais me promener. D'abord, je vais voir le complexe russe et l'église de la Sainte Trinité (église russe orthodoxe, construite en 1860) : on se croirait en Russie. Murs blancs, toits bleu-gris.


L'église de la Sainte Trinité

Pas très loin de là, à coté de l'hôtel de ville (devant lequel toute une place couverte de palmiers), il y a l'hospice Notre Dame de France : très imposant, statue de la Vierge immense, drapeau du Vatican. Ce qui est très bizarre, c'est que beaucoup de bâtiments, même parfois des immeubles d'habitation qui sont loués, appartiennent à tel ou tel pays, à telle ou telle organisation. Là la Russie, ici la France (l'Église catholique française ou la République ? Ce n'est pas très clair...) ; là l'Église arménienne, ici le centre médical Hadassah de Jerusalem, etc...


Notre Dame de France (de Sion)

Puis j'entre dans la Vieille Ville par le porte de Damas, qui mène dans le quartier musulman. il faut savoir que la vieille ville est constituée de quatre quartiers, plus ou moins bien définis géographiquement : un quartier musulman, où les ruelles étroites, parfois couvertes, sont autan  de souks où les marchands hèlent les touristes pour leur vendre toutes sortes de bibelots : des assiettes en faïence, de l'eau bénite, des cierges, des étoiles de David, des mains porte bonheur, des images de Jérusalem, de l'encens, des kefieh de toutes les couleurs, des Pashmina, des robes pour femmes voilées (bien sombres, longues, austères), des soutien-gorges bien gros, des colliers, des sacs, des tee shirts, des boucles d'oreille,... Un vendeur m'a invité à discuter, à prendre le thé, je n'ai pas osé refuser, mais n'ai pas non plus pu partir sans acheter une vue de Jerusalem que je n'aurais jamais acheté autrement.


La Porte de Damas



Dans le souk

Je ne cherche pas à suivre un itinéraire, à "aller voir" tel ou tel lieu. Je vais là où mes pas me portent, du coté de la Via Dolorosa, que j'esquive sans y faire attention pour me retrouver dans des rues couvertes qui mènent au Dome du Rocher : interdit aux non-musulmans. Je finis au Mur des Lamentations : après tout, ce n'est rien qu'un mur.


Le Mur des Lamentations et le Dome du Rocher

Il y a trop de religieux. C'est d'ailleurs assez surprenant, de manière générale, dans toute la Vielle Ville et aux alentours, on voit toutes sortes de tenues caractéristiques. Des loubavitchs avec papillottes et chapeau noir, des tsistits qui dépassent des chemises, leurs femmes, toutes fragiles et menues, qui ne sont presque que des ombres, les cheveux noués, avec une grande robe sombre.

 

Je me fait embarquer par un homme qui veut me faire visiter le quartier juif. Celui-ci a été complètement rebâtit après 1967 : il faut dire qu'il n'en restait pas grand chose, mis à part des ruines, après la période sous contrôle jordanien (depuis 1948). Les rues y sont un peu plus propres, la pierre plus neuve. Mon "guide" me fait visiter des synagogues séfarades, le "Cardo", ancienne rue byzantine et romaine à une dizaine de mètres en dessous des rues actuelles. Il m'emmène sur les toits, d'où la vue est incroyable : en contrebas, le Dome du Rocher, derrière le mont des oliviers, les jardins de Ghetsemane, la cité de David (quartier extérieur à la Vieille Ville, assez ancien), et les tours des différentes églises. Le hic : pour cette petite visite que tout habitant de Jerusalem qui se respecte aurait put me faire faire (et à fortiori Emanuel), il me demande 20 euros ou 100 shekels. Je m'en tire avec 15 euros, mais ça fait un peu cher. Reste cette belle vue sur les toits et le sentiment de s'être fait avoir.

 


Sur les toits

Lorsqu'on se promène, on est souvent amené à rencontrer des militaires en uniforme, avec mitraillette. Ils sont souvent très jeunes, il s'agit sans aucun doute de leur service militaire. Ils discutent, se promènent assez tranquillement, flânent.


 


Vue de Jerusalem (vers l'est)


Ben Yehuda : le centre ville de Jerusalem

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